Le monde moderne nous offre une infinité d’opportunités et nous permet de réaliser des projets que les générations passées n’osaient même pas imaginer dans leurs rêves les plus fous. Aujourd’hui voyager est devenu accessible au plus grand nombre, mettant à notre disposition des contrées plus exotiques et lointaines les unes que les autres.

Si le voyage est un délice pour les uns, le tourisme de masse apporte son lot de calvaires pour d’autres : pollution, augmentation de la petite criminalité, gentrification et augmentation des prix, développement urbain et immobilier anarchique… sans parler des effets pervers de la mondialisation/globalisation sur les cultures et les modes de vie.

Même si tout voyage implique un impact environnemental important, nous allons voir ensemble comment tenter de minimiser les dégâts avec ces quelques pistes pour voyager responsable.

Favoriser les vols directs

Outre le fait que votre empreinte carbone sera moindre, les vols directs ont un autre gros avantage : vous comaterez moins longtemps dans l’avion et vous en profiterez plus longtemps sur place.

Évidement l’ inconvénient majeur des vols directs est leur coût, selon votre destination : les vols directs sont souvent plus onéreux dans le cas où votre destination n’est pas habituellement prisée par les voyageurs de votre ville/aéroport de départ. Le jeu de l’offre et de la demande en somme.

Pratiquer le “slow” travel

Idéalement, un bon voyage est un voyage qui peut se faire lentement, sur plusieurs semaines voire plusieurs mois. Malheureusement, rares sont ceux qui peuvent prendre de longues vacances. Si vous avez peu de temps, au lieu de parcourir des milliers de kilomètres, de souffrir du Jet lag et de survoler grossièrement votre destination, privilégiez des destinations plus proches de chez vous. Après tout le dépaysement peut être à votre porte!

L’autre approche du slow travel est de savourer sa destination. Une fois sur place, il faut savoir faire le deuil de l’exhaustivité et admettre que vous ne pourrez pas tout voir. Mieux vaut se concentrer sur une région précise et s’en imprégner plutôt que de bâcler l’ensemble du pays au pas de course.

Privilégier l’écotourisme, le cyclotourisme, l’agrotourisme

En voilà une excellente façon de voyager tout en respectant l’environnement! Au programme : randonnée, vélo, dégustation des produits du terroir, camping. Parfois les meilleures expériences de vacances résident dans les choses simples et les petits plaisirs de l’existence.

Mes meilleurs souvenirs de vacances quand j’étais enfant : les randonnées en famille dans les montagnes d’Auvergne. Ce goût pour la randonnée ne m’a plus quittée depuis. La marche à pied est l’activité la plus économique et la plus plaisante à mes yeux.

Éviter les complexes hôteliers

Dans un pays où l’hiver peut être long… très long… et où l’on a peu… très peu de vacances, il peut être tentant d’aller faire du farniente dans un tout inclus au bord de la plage. Sachez que, malheureusement, ce genre d’établissement est ce qui se fait de pire en matière de développement immobilier. Coupe à blanc de forêts primaires, privatisation des bords de plage, pollution et emprise de l’économie touristique par les grands groupes occidentaux… Avez-vous déjà songé à loger dans des établissements plus petits et tenus par des locaux? Ces formules sont plus écologiques et pas plus compliquées à réserver. En prime vous pourrez y faire de belles rencontres et vous participerez au développement de l’économie locale. Et puis vous aurez l’agréable surprise de découvrir qu’il n’y a pas que les plages à visiter dans les pays du « sud » !

Acheter et manger local

Pourquoi vouloir absolument manger un barbecue au Laos, un hamburger au Mexique, du camembert en Chine? Manger local est primordiale non seulement pour un voyage réussi (si comme moi, vous êtes du genre gourmand et curieux) mais aussi pour réduire son empreinte écologique. Cette règle est également valable chez vous.

En privilégiant les aliments locaux, vous participez à la souveraineté alimentaire du pays dans lequel vous séjournez, vous favorisez les petits agriculteurs et commerçants locaux et vous mangez des produits frais! Cerise sur le gâteau : vous découvrirez de nouvelles saveurs et reviendrez avec plein d’idées de recette.

Attention je ne condamne pas l’exportation : Avoir une plus grande variété de produits est quelque chose de super, surtout pour des pays comme le Canada où l’hiver nous n’aurions pas grand-chose à manger autrement (encore un peu plus de flocons de neige pour ton petit dej’?). Mais dans le contexte du voyage s’en tenir aux produits locaux est une bonne initiative.

Même idée pour les autres produits de consommation courants : achetez le plus possible des produits faits sur place par des artisans.

Utiliser les transports en commun

Encore une fois, cela peut s’appliquer autant en voyage que dans votre vie quotidienne. Bien sûr, cela implique que l’endroit où vous séjournez soit bien desservi ou, si non, que vous ayez beaucoup de temps devant vous. L’avantage des transports en commun est qu’ils sont peu chers et que vous serez mêlé à la population locale.

Bien sûr, il faut relativiser : la fumée noire qui sort en nuage épais des pots d’échappement des bus au Guatemala (par exemple) n’augure rien de bon d’un point de vue écologique. Parfois il faut simplement faire avec les moyens du bord.

Faire attention aux ressources

Il faut bien admettre que dans nos pays occidentaux, nous gaspillons énormément de ressources, plus particulièrement l’eau et l’électricité. Ces précieuses ressources doivent être économisées, en particulier dans des endroits où l’accès à l’eau potable et à l’énergie reste un luxe. Ne pas laisser couler l’eau inutilement, fermer la lumière derrière soi sont des petits gestes à adopter autant chez soi qu’à l’étranger.

Éviter les contenants en plastique

La pollution plastique est un véritable fléau! Vous le constaterez par vous-même lors de vos voyages, quand les routes jusqu’aux sommets des montagnes seront jonchés de détritus. Notre mode de consommation s’exporte partout, mais les facilités de recyclage et de ramassage des déchets, eux, n’existent hélas pas partout. En voyage, c’est bien souvent notre besoin en eau potable qui génère un maximum de déchets. Pour éviter d’ajouter votre plastique à l’édifice, préférez boire l’eau du robinet décontaminée à l’aide de pastilles chlorées, de filtres (type Life Straw ou Steripen) ou tout simplement en la faisant bouillir. Avec ces méthodes vous ne courrez aucun risque de turista!

Et le voyage intérieur ?

Et oui, l’attitude la plus cohérente serait sans doute de rester chez nous à jardiner, lire, marcher, méditer, créer, rêver… en bref, pratiquer un voyage intérieur. Radical mais cohérent.

Plus jeune, je rêvais de voyages lointains mais je n’avais pas un sou devant moi. À cette époque, je pensais que les voyages étaient nécessairement chers et hors de ma portée. C’était bien avant que je trouve la façon de voyager qui me convienne, que ce soit au niveau de mes valeurs ou de mon budget. Un jour, j’ai rencontré quelqu’un qui m’a dit : “pour voyager, je n’ai pas besoin de bouger”. Ce jour là, j’ai compris qu’effectivement il existait bien des manières de voyager par l’esprit et par tous les sens dont nous disposons. J’ai posé un autre regard sur mes activités, et, même si j’aime aller à la découverte du Monde, je sais qu’une porte de sortie existe en moi pour m’échapper quand je veux.

Soyez curieux, cultivez votre imagination et émerveillez-vous de tout.

Si l’on a qu’une seule vie et qu’il faut en profiter, on n’a aussi qu’une seule planète qu’il faut préserver. Tout réside dans l’art de trouver un équilibre. C’est en adoptant tous des petits gestes que nous parviendrons à équilibrer le tableau global.


À lire ou écouter :

Le tourisme fait s’envoler les réchauffement planétaire, Lemonde.fr, 2018